La Promenade des Arts

La synergie entre art urbain et qualité de vie crée aujourd’hui une véritable émulation

La promenade des arts

Il y eut d’abord la « baigneuse se coiffant » de Marcel Homs, square Balloux, représentant une nymphe aux formes aquatiques qui tranchent avec l’âpreté du grès dans lequel elle est réalisée. Élève de Jean Boucher, le sculpteur s’était vu confier par André Malraux en 1959 la création de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts à Abidjan.

L’hippodrome fortement valorisé par la nouvelle promenade a choisi le regretté Sacha Sosno, avec la sculpture magistrale « Il n’y a plus d’obstacle ». On doit aussi à cet artiste « le Guetteur », œuvre monumentale de 15 mètres de diamètre à Polygone Riviera qui est devenue le symbole de Cagnes-sur-Mer.

Ce représentant de l’École de Nice a décliné ses recherches artistiques autour des « oblitérations », une absence de forme à un endroit de la sculpture ou du dessin qui laisse libre cours à l’imagination du spectateur. Cette initiative privée n’est pas la seule à exploiter la beauté du littoral réaménagé. Aussi dans les réponses à la mise en concurrence des concessions de plages, un projet de mise en valeur de l’art contemporain a-t-il retenu toute l’attention de la municipalité et a donné lieu en 2011 à la création d’un établissement de plage original : « Art Beach ».

Sylvain Subervie propose à la Ville l’exposition d’un « banc de poissons ». Originale et magistrale l’œuvre fascine. Le vent joue avec les structures et un éclairage met en valeur ces formes irréelles, face à la mer. C’est le coup de foudre des Cagnois qui ont adopté cette œuvre. Aujourd’hui elle est à la Une des réseaux sociaux représentant ainsi Cagnes dans le monde entier.

Le « Poisson lunaire » de Rémi Pesce, trouve naturellement sa place au port abri du Cros. L’artiste a exploré de nombreuses pistes au contact des membres de l’Ecole de Nice. Ses « collections » et « déflagrations » rappellent en effet d’autres « accumulations » et « colères » de ses éminents contemporains.

Trois bronzes majestueux se succèdent en un rythme effréné face à l’onde de la grande bleue. « La concorde » « J’aime les nuages » et « L’envol » ont été offerts à la ville, en présence de l’ambassadrice de Suède pour célébrer les liens très forts unissant la communauté suédoise azuréenne à la ville de Cagnes-sur-Mer. Les artistes Gudmar Olovson et Lena Detterwik, interprètent chacun à leur manière les formes féminines dans une volupté qui oscille entre Camille Claudel et Germaine Richier.

Le comité de défense du « Quartier Cros, Hippodrome, RN7 et Pinède », présidé par Roger Michelier, s’inscrivant dans cette démarche artistique, s’associe avec la commune pour installer une nouvelle sculpture en bronze. Il s’agit d’un hippocampe interprété par l’artiste monégasque Beli. Au niveau de l’embouchure de la Cagne, cette œuvre « Beli’Pokamp » répond parfaitement au site puisque les récifs artificiels de la réserve sous-marine située à quelques pas, ont été colonisés par des hippocampes.

Dernière étape de ce parcours de la Promenade des Arts, le site d’exposition temporaire où se sont déjà succédé « Les plongeuses » de Jean-François Bollié (2014), « Fluides » de Nicolas Lavarenne (2015) , « Rhinoceronte » de Stefano Bombardieri (2016), « ARO 2.70 » de Steph COP (2017), « Dinosaure » de Pierre Manzoni (2018)

Aujourd’hui, c’est l’œuvre de Myrian Klein qui vient s’installer sur l’espace d’exposition annuelle : « La foule ». Une œuvre moderne et conceptuelle représentant des silhouettes en métal réfléchissant. Appartenant à l’école de Nice depuis 30 ans, l’artiste revendique cependant une certaine indépendance de sujet qui la lie aux grands problèmes de notre époque: environnement, incommunicabilité, métissage, surpopulation, pollution, perte d’identité sont traités par des séries éclectiques. Gageons que les jeux du soleil et de la mer sur ces silhouettes sauront captiver l’intérêt des promeneurs et des instagrameurs !

Deux autres sites d’expositions temporaires existent sur la promenade de l’hippodrome, près de l’entrée d’honneur.
« Envolée douze papillons » de Danu, une œuvre aérienne et colorée réalisée en acier et aluminium. Une œuvre revendiquée d’ « happy art » dont la vue provoque de suite la bonne humeur du spectateur à l’entrée de la ville. Féru d’aéronautique, l’artiste travaille depuis des années sur la découpe de métal. Les couleurs sont obtenues par un procédé de cuisson permettant une très grande résistance, notamment comme ici, aux embruns marins. L’équilibre de l’ensemble donne un effet de 3 dimensions pour ces lépidoptères arc-en-ciel.

« Dans les Filets du vent » de Setch est une évocation de Cagnes-sur-Mer. Ce nom est le sixième vers du Poème que Prévert a consacré à Cagnes. Le Filet vient rappeler le Cros et ses pêcheurs, alors que le poisson volant symbolise le Haut-de-Cagnes et son château posé entre ciel et mer. Dans la main de cette éminente Vénus aux traits inspirés des pétroglyphes de la vallée des Merveilles (que l’on retrouve dans toute l’œuvre de l’œuvre de Sophie Gastaud ET CHristian Joliff (SETCH)) se trouve la statue des jardins du Musée Renoir. Les artistes vivent et travaillent à Cagnes, il se sont rencontrés aux Beaux arts et ont exercé le métier d’architecte avant de retrouver la sculpture.