L’olivier, un arbre centenaire omniprésent

Un aïeul pour le planter, un père pour le tailler et toute une descendance pour le récolter. (Jean Giono).

La culture des oliviers a toujours fait partie intégrante de l’agriculture locale. Il plante le décor, soutenu par un climat favorable. Abandonné sur une faïsse, oublié sur une pente aride où ses racines affrontent les éboulis ou bien entretenu dans un verger rectiligne, l’arbre n’est jamais arrivé là par hasard. On le rencontre parfois à proximité d’une route, en bordure d’une vigne, assis sur sa souche depuis deux ou trois siècles, témoin de cette cultura promiscua dont le paysage porte encore la trace d’un passé où olives et vignes faisaient ménage. Le duo s’en est allé, l’olivier est resté, et l’on se souvient…

L’olivier est aussi essentiel à l’alimentation de la population. Dès le XVème siècle, le commerce de l’huile représentait une ressource importante.

Au début du XIXème siècle, on comptait alors, dans la bourgade de Cagnes, 1.200 habitants et 12.000 oliviers.

Dès 1835, la culture de l’olivier représente environ 145 ha.

La conjoncture climatique et économique va entraîner un abandon progressif de l’oléiculture à la fin des années 1870. Cette tendance aggrave la situation du commerce oléicole. Au début du XXe siècle, des mesures sont prises par le ministère de l’Agriculture en vue de protéger les oliveraies contre une destruction déplorable. Ainsi, à partir de 1914, afin d’éviter l’arrachage des oliviers ou l’abandon de la culture, une prime à l’oléiculture fut octroyée.

Cagnes-sur-Mer possédait des oliveraies ou olivettes dans plusieurs quartiers. Notamment à Saint-Véran, au Cros-de-Cagnes, au Val Fleuri, au vallon des Vaux, aux Caucours.

A l’hippodrome, il y avait deux olivaies distinctes : l’une, du côté de la mer, de 32 oliviers, l’autre, du côté de la colline et des tribunes, de 19 oliviers.

Enfin, comment ne pas citer le domaine des Collettes. Les plus beaux oliviers de Cagnes poussent majestueusement dans l’intimité avec le souvenir du Maître de l’impressionnisme.

Jean Renoir (le second fils du maître) disait : « Mon père aimait l’olivier parce que c’est un arbre sans ombre ».

Renoir est venu à Cagnes, un jour, et « pour sauver des oliviers millénaires » acheta Les Collettes. Il y fit construire sa maison et aussi un atelier vitré, en plein air, dans la lumière des oliviers : « Regardez, disait-il à Albert André, cette lumière dans les oliviers, ça brille comme du diamant ! ».