Accueil › Il était une fois… Cagnes › Du potager au maraîchage
Bénéficiant de terres fertiles, les Cagnois se sont naturellement investis dans une agriculture de subsistance puis, peu à peu, ils se sont orientés vers une agriculture de production et de négoce.
Si de nombreuses variétés étaient produites, la qualité des récoltes n’a pas tardé à dépasser le seul cadre de la commune de Cagnes et à alimenter les étals des Marchés d’Antibes et de Nice.
« Il y avait toutes sortes de légumes : carottes, navets… La première chose que plantaient les anciens, c’était un figuier pour les figues sèches, puis la vigne. On coupait le raisin avec une tige de 20 cm qu’on mettait dans l’eau. On les gardait sous les soupentes. On en mangeait tout l’hiver. On mettait les figues dans de petites boites en bois. Pareil, on mangeait les figues séchées tout l’hiver avec des noix ». (Le Cros-de-Cagnes « Au berceau de la mer » 1 BIB392 -.p.159 – Roselyne CHOMIKI)
Progressivement, plusieurs agriculteurs se sont adonnés au métayage. Le métayage étant un type de bail rural dans lequel un propriétaire, le bailleur, confie à un métayer le soin de cultiver une terre en échange d’une partie de la récolte.
« CAGNES, a écrit Jean RENOIR, du temps de mon père (1900-1919) était un admirable village de paysans prospères. Chacun possédait son jardin de légumes, … ». (1BIB81 Denis-Jean Clergue « Pays fortuné »).
Au début du XX° siècle la partie la plus basse de la rue des Combes était consacrée à la culture des légumes.
Au vallon des Vaux ainsi qu’au Val Fleuri, on trouvait de nombreux maraîchers qui produisaient également des brugnons et des pêches.
Tout en haut du chemin de la Maure, un lopin de terre domine la vallée avec une vue surprenante et aérienne sur Cagnes et la Mer. Bien ensoleillé, battu aussi par les vents parfois violents, il est parfaitement cultivé : les légumes côtoient les pêchers, cerisiers, abricotiers …
Des planches dorées aux épis généreux parsèment également, ici et là, le paysage Cagnois, du quartier de Saint-Véran, du Loup au Malvan.
Le 2 février 1890, le Syndicat Agricole de Cagnes est créé suite aux préoccupations d’approvisionnement en engrais. Ses objectifs se sont rapidement étendus aux conditions de travail et de vie et l’extension de ses compétences est repérable par les points suivants :
1894 – Caisse locale de crédit agricole du canton de Cagnes.
1912 – Caisse locale d’assurances mutuelles agricoles.
1942 – Coopérative agricole.
Des comices agricoles voient le jour (associations privées formées par des propriétaires ruraux ou des cultivateurs pour favoriser le développement de l’agriculture par l’organisation de concours et la distribution de récompenses). En 1898, le comice agricole du canton de Cagnes est le plus important et le plus actif de l’arrondissement. Le comice guide les sociétaires sur la voie des progrès agricoles…. ≪ le sol donnant un rendement en rapport aux efforts faits, les agriculteurs ne desertent plus les campagnes. ≫ (Extrait du compte-rendu du concours organisé par le comice agricole en 1898). (1 BIB189 Mémoires en Images Tome 2- p.24 – Paule MONACELLI)
Au milieu des années 1980, le maraichage et l’arboriculture concernent une centaine d’exploitations pour une superficie de 160 hectares environ, exploitations qui sont en mesure de couvrir, en produits frais, environ 25 % de la consommation locale ; seulement 10 % en ce qui concerne les fruits. Les principales cultures sont : le maraichage sous serre, les cultures légumières, les pêchers, les agrumes (citrons), les pruniers.
A noter aussi, les pépinières avec 5 exploitations dont l’activité est tournée vers les jardins d’agrément.
La population agricole familiale se chiffre à 1 120 personnes.
« Voici pour 100 francs du thym, de la garrigue
Un peu de safran et un kilo de figues
Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches
Ou bien d’abricots?
Voici l’estragon et la belle échalote
Le joli poisson de la Marie-Charlotte
Voulez-vous, pas vrai, un bouquet de lavande
Ou bien quelques œillets?
Et par-dessus tout ça on vous donne en étrenne
L’accent qui se promène et qui n’en finit pas
Il y a tout au long des marchés de Provence
Qui sentent, le matin, la mer et le Midi
Des parfums de fenouil, melon et céleri
Avec par-ci, par-là, quelques gosses qui dansent
Voyageur de la nuit, moi qui en ribambelle
Ai franchi des pays que je ne voyais pas
J’ai hâte, au point du jour, de trouver sur mes pas
Ce monde émerveillé qui rit et qui s’interpelle
Le matin au marché
Voici pour 100 francs du thym, de la garrigue
Un peu de safran et un kilo de figues
Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches
Ou bien d’abricots ?
Voici l’estragon et la belle échalote
Le joli poisson de la Marie-Charlotte
Voulez-vous, pas vrai, un bouquet de lavande
Ou bien quelques œillets ?
Et par-dessus tout ça on vous donne en étrenne
L’accent qui se promène et qui n’en finit pas »