Dans une lettre ouverte adressée à tous les Cagnois à partir de ce jeudi 27 février, le maire de Cagnes-sur-Mer, Louis Nègre, rétablit les faits sur le projet de transfert de la salle de prière musulmane.
Face aux nombreuses contre-vérités circulant sur le sujet, il rappelle les règles d’urbanisme applicables et insiste sur la nécessité d’une gestion apaisée et conforme aux lois de la République, tout en réaffirmant la position de la municipalité contre les prières de rue.
Depuis quelques semaines, de nombreux Cagnois s’interrogent ouvertement sur le projet de la nouvelle salle de prière des musulmans de Cagnes qui suscite de nombreuses contre-vérités.
Aussi, je tiens à rétablir certaines réalités sur ce dossier.
En novembre 2024, le commissaire de police a informé, en direct, l’ensemble du Conseil Municipal de Cagnes-sur-Mer d’un trouble récent à l’ordre public. En effet, le local historique des musulmans, trop petit pour accueillir dignement les fidèles, a entraîné des débordements avec des prières de rue jusqu’à 70 personnes avec tapis au sol !
La municipalité ne peut accepter ce désordre. Il ne s’agit donc pas de la création d’une nouvelle mosquée, mais bien d’un transfert de la salle historique, trop petite vers un local plus approprié afin de remédier à cette situation anormale.
La communauté, dans un premier temps, a trouvé un emplacement mais le projet n’a pas abouti car il ne répondait pas aux règles d’urbanisme du PLUm (Plan Local d’Urbanisme métropolitain).
La communauté a trouvé ensuite, un second terrain en zone pavillonnaire, où le PLUm impose une emprise au sol limitée et une hauteur de construction maximum à 7 mètres, ce qui interdit également tout minaret, comme certains ont pu le craindre.
La communauté, sur un terrain de 1600 m2, annonce un rez-de-chaussée de 200 m2 et un étage de 150 m2, ce qui limite, selon la règlementation de sécurité à un effectif maximum de 350 personnes. Ces chiffres confirment bien qu’il ne s’agit pas d’une « grande mosquée ». A ce jour le permis n’a pas été déposé. Ce terrain a été vendu par un propriétaire privé à une association Loi 1901 (Association des Musulmans de Cagnes-sur-Mer). C’est une transaction 100 % privée, comme il y en a tous les jours. La commune par définition n’intervient pas dans les transactions privées, comme d’ailleurs, je le rappelle, elle n’est jamais intervenue pour l’installation des autres lieux de culte, dès lors qu’ils respectent le PLUm.
Concernant une éventuelle concertation, elle ne s’exerce que lorsqu’il s’agit d’un projet public porté par la commune. Mais je reste à l’écoute des riverains du quartier pour recueillir toutes leurs observations.
L’association a annoncé avoir acheté le terrain 680 000 euros, grâce aux dons des fidèles locaux.
Le bâtiment aussi sera financé uniquement par l’argent privé. Il n’y aura bien sûr aucun argent communal pour ce projet et il appartiendra à l’Etat de vérifier l’origine des fonds pour qu’il n’y ait pas de financements étrangers ou opaques.
Respecter les règles d’urbanisme (emprise au sol, superficie, hauteur…) du PLUm. Celles-ci s’appliquent à toutes les demandes de permis, quel que soit l’auteur.
Le non-respect des règles pour les porteurs du projet entraîne un refus du permis de construire. Inversement, si ce dernier est conforme, la municipalité ne peut légalement le refuser.
La jurisprudence confirme que la justice condamne la commune à délivrer le permis. De plus, cette dernière risque de devoir payer des indemnités à la communauté musulmane dont le montant serait alors entièrement supporté par les contribuables cagnois !
Certains autres esprits méconnaissant visiblement le cadre légal, ont affirmé que la municipalité aurait pu exercer son droit de préemption pour empêcher cette transaction. Ce droit de préemption ne se justifie que si la collectivité démontre qu’elle a, elle-même, défini un projet d’aménagement avant la transaction.
Dans le cas contraire, la jurisprudence, là encore, condamne la commune pour détournement de pouvoir.
Et à la fin, le projet se réalise quand même sans compter, à nouveau, le risque d’indemnités à payer par la commune.
Par ailleurs, l’utilisation de ce terrain pour une extension du lycée Renoir n’a pas été demandée, ni par la communauté éducative, ni par la Région compétente dans ce domaine, ni par personne.
Quant au risque soulevé de prosélytisme, l’actuelle salle de prière existe depuis des décennies. Elle est proche d’une école primaire, d’une crèche, d’un ensemble HLM de 180 logements. Elle n’a jamais entrainé une quelconque observation de ce type de la part du voisinage, des parents d’élèves ou de la police.
De plus les élèves allant à pied aux lycées Escoffier et Renoir, tout comme les jeunes se rendant au parc des sports Sauvaigo, passent tous à quelques mètres de la salle de prière actuelle. Malgré cette proximité évidente, aucune plainte d’un quelconque prosélytisme n’est jamais parvenue aux autorités compétentes.
Concernant la circulation, le quotidien de la salle de prière actuelle, bien que ne disposant d’aucun parking, montre qu’il n’y a jamais eu d’embouteillage dans le quartier, ni d’ailleurs de nuisances particulières pour les riverains car les fidèles viennent pour la plupart à pied. La communauté musulmane annonce que c’est uniquement le vendredi, entre 12H et 14H, lors de la prière commune que la fréquentation sera élevée.
Concernant le stationnement, la salle de prière borde le plus grand parc de stationnement actuel de la commune (500 places).
Les fakes news sur les réseaux sociaux pullulent, initiées par des démagogues qui ne se soucient pas de la bonne gestion de la ville mais plutôt des prochaines élections municipales. Je me refuse à participer à toute politique politicienne.
La municipalité gère la ville et ne veut pas de prières dans la rue à Cagnes ! C’est clair.
Elle s’efforce de résoudre au mieux les problèmes des Cagnois en veillant au strict respect des lois de la République par tous les citoyens.
Sa politique très rigoureuse quant à la sécurité, conduit à une qualité de vie et une paix civile reconnues par tous. Nous entendons les conserver. Les valeurs de notre pays sont notre force.
Je vous fais confiance comme j’ai toujours fait confiance à votre bon sens et à votre humanisme.