Éviter l’étalement urbain
Une vision globale d'urbanisme
Comment on évite l’étalement urbain à Cagnes-sur-Mer

Le 23 mai dernier, Nice-Matin publiait dans son feuilleton « Nos villes en 2040 », un article très intéressant intitulé « Comment éviter l’étalement urbain ».
C’est l’occasion de rappeler l’action menée dans ce sens à Cagnes-sur-Mer. Depuis 1995 la municipalité a décidé de « reconstruire la ville sur la ville » et de concilier besoin de logements et sobriété foncière tout en préservant la qualité de vie.
La commune a choisi cette orientation dans un intérêt écologique majeur, social et économique également. Mais aussi par soucis de bonne gestion des deniers publics car l’étalement urbain coûte cher à la collectivité, et donc aux contribuables, par les dépenses de voiries, réseaux et équipements publics.
La densification maîtrisée de la ville s’accompagne d’une politique d’amélioration du cadre de vie pour le bien-être et le « vivre ensemble » des Cagnois ; pour que « vivre en ville » à Cagnes-sur-Mer soit une alternative plaisante à la maison individuelle.

Cette vision se traduit depuis 25 ans dans des actes forts

1-  La commune a fait évoluer les documents d’urbanisme pour répondre aux enjeux environnementaux, pour agir en faveur du climat et du cadre de vie. Du POS de 1999 au PLUm de 2019 une préservation accrue des espaces naturels et agricoles, et une augmentation des espaces verts de pleine terre a été actée :

  • Sanctuarisation de la zone agricole du Val de Cagne et + 20 hectares de zone agricole
  • Protection de zones naturelles de la trame verte et bleue et + 96 hectares de zone naturelle
  • Préservation des boisements dans les collines et vallons + 65% d’espace boisé classé
  • Réduction des droits à bâtir dans les vallons et les collines au profit des espaces verts de pleine terre
  • Inscription d’une marge de recul paysagère par rapport aux vallons secs au profit du bon fonctionnement du recueil des eaux de ruissellement collinaire
  • Lutte contre l’artificialisation des parcelles et prescriptions sur la plantation de grands arbres et de « haies refuges » d’essences locales pour protéger la faune.
Parc Rainier III - Coulée bleue
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Promeneurs dans le parc naturel des rives du Loup

2- La question des résidences secondaires et des logements vacants n’en est pas une à Cagnes-sur-Mer, avec seulement 15% de résidences secondaires et 5,8% de logements vacants (contre 14% à Nice, 14% sur la Métropole et 12% dans le département)
Les logements à Cagnes-sur-Mer sont majoritairement occupés toute l’année par des Cagnois.

3- Pour rendre la ville plus attractive et que les Cagnois disposent à proximité de leurs lieux de vie d’une multiplicité de possibles, la commune développe et aménage avec la Métropole « la ville du quart d’heure » et « la ville du partage » pour un rythme de vie apaisée :
• Les mobilités douces et transports collectifs « au coin de la rue » pour se déplacer autrement qu’en voiture et ainsi lutter contre les gaz à effet de serre et la sédentarité
• L’habitat et la diversité des services urbains « à côté de chez soi » : commerces, activités, animations, services sociaux, services de santé, équipements culturels, sportifs, ludiques, scolaires…
• L’habitat et le lien social par la mixité des usages et le partage « entre voisins » pour créer des échanges et se faciliter la vie
• L’habitat et la solidarité par la mixité sociale et intergénérationnelle pour offrir aux familles, aux personnes âgées, aux étudiants, aux jeunes actifs, des logements accessibles et de qualité

4- La qualité environnementale et architecturale de l’habitat et des constructions à laquelle est attachée la commune de Cagnes-sur-Mer est un autre facteur de la « ville désirable ». C’est un engagement fort de la municipalité dans le suivi des projets du programme à la réalisation des promotions immobilières.
• La lutte contre l’habitat indigne par les opérations de réhabilitation et de rénovation
• Le modèle de l’immeuble en R+4+ « villa sur le toit », issu des « Livres Blancs » élaborés par les Cagnois,
• L’exigence de qualité énoncée par les documents d’urbanisme,
• Le « label BDm argent » minimum (Bâtiment Durable Méditerranéen) est demandé pour toute opération importante.

Quartier de la Place de Gaulle

5- La « nature en ville » est un autre atout de la qualité du cadre de vie et le bien-être des habitants. La commune préserve des espaces de respiration et valorise la présence du végétal dans la ville. Cette ambition se concrétise à des échelles différentes par de multiples actions pour constituer des « ilots de fraîcheur » et des « refuges de biodiversité » :

  • La requalification des rues et places apaisées et ombragées : le cours du 11 Novembre, les rues et places du Béal, les rues du Cros, du Haut de Cagnes, la place de Gaulle, le futur parvis arboré de la gare centre, les rues piétonnes du centre-ville et celles du futur Ecoquartier Canebiers-Villette…
  • Embellissement de la ville avec du mobilier urbain de grande qualité artisanale : de magnifiques poteries d’Anduze rouge et bleu élaborées par une entreprise labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant » maitrisant les gestes ancestraux alliant authenticité et modernité ont permis de renforcer par le fleurissement du centre et du Cros, la qualité de vie de nos centres-villes. De nouveaux pots ont d’ailleurs été récemment installés avenues Renoir et de la Gare.
  • La plantation d’arbres d’alignement et la protection d’arbres remarquables en ville
  • La végétalisation des ilots bâtis et des constructions est inscrite dans les documents d’urbanisme et suivi pour chaque opération immobilière : favoriser les cœurs d’ilot planté et la villa sur les toits avec terrasse plantée,
  • La plantation des cours d’écoles comme des « oasis urbaines »
  • Le réaménagement de squares, jardins et espaces verts dans chaque quartier, arborés et fleuris : square Devron, square Maurel, … et d’autres en projet : square du 8 Mai, jardin des Lucayas, …
  • La création de 8 parcs naturels urbains depuis 1995 : le parc des Bouleaux 1997, le parc des Bugadières 2002, le parc Rainier III 2006, la réserve sous-marine 2009, le parc du Brecq 2012, le parc des Rives du Loup 2016, le parc des Rives du Malvan 2018, et le dernier en chantier sur le terrain de l’ancienne STEP 2021.
  • La déminéralisation d’espaces de la trame verte et bleue : la création du nouveau parc de bord de mer à la place des constructions de l’ancienne STEP, la renaturation de la Cagne au cœur de l’Ecoquartier Canebiers-Villette dont les travaux préparatoires ont commencé (dévoiement réseaux) et les orientations du Schéma directeur de la Cagne en cours d’élaboration et le grand projet de la « Coulée Bleue »
  • Le projet de Promenade Lambert-May :
    Promenade permettant de créer un continuum écologique dans le cadre de l’appel à projet « arbres en ville »

6- La « démocratie participative » est le 4e pilier que la commune ajoute aux 3 piliers du développement durable (écologique, social et économique) pour imaginer la ville de demain avec les Cagnois. 

Après les Livres Blancs de 1997, 2005, 2011 et 2016, la participation citoyenne autour du Schéma directeur de la Cagne, autour de l’Ecoquartier Canebiers-Villette a été l’occasion d’échanger avec les Cagnois sur tous ces objectifs de qualité de la vie en ville à Cagnes-sur-Mer. La Maison des Projets, le site internet de la ville, le kiosque d’information du square Bourdet…, sont des points d’information, de rencontre et de partage avec les citoyens sur les grands projets.

Conclusion

Cet « Art de vivre à la cagnoise » est un principe qui tient à cœur au Maire de Cagnes depuis plus de 25 ans ! Plus que de « reconstruire de la ville sur la ville » pour éviter l’étalement urbain, c’est bien « régénérer de la vie dans la ville ensemble » qui est à l’œuvre dans la politique menée à Cagnes-sur-Mer depuis 1995.