Rapport et conclusions du commissaire-enquêteur
Historiquement, le Val de Cagne, la plaine alluviale et les collines qui l’entourent, était cultivé. On y produisait du chanvre très utile pour les activités maritimes du Cros de Cagnes (cordage, voilage) et pour la construction (isolation, enduit chaux-chanvre). Les paysans cagnois cultivaient la vigne, l’olivier, des céréales, des fruits et légumes et élevaient quelques moutons, chèvres.
Au milieu, la rivière La Cagne, bordée d’un cordon boisé, y coulait tranquillement en larges méandres et pouvait déborder de son lit en cas de fortes pluies alors ressuyées par les terres.
Les textes anciens, les tableaux, les cartes postales et quelques anciens Cagnois témoignent de ce val nourricier au paysage bucolique.
Dans les années 50, il y avait encore une forte production de maraîchage, de vergers et de fleurs coupées. La surface agricole utile était de 177ha.
Peu à peu, la rivière a été corsetée par des remblais, des enrochements, des murs et l’activité agricole a décliné au profit d’autres activités et usages pas toujours conformes à la vocation du Val de Cagne.
Aujourd’hui, malgré la forte pression urbaine, le Val de Cagne présente encore des traces de sa richesse agricole et un potentiel de reconquête : des bonnes terres alluvionnaires, des friches, un canal, des anciennes bâtisses, des chemins, des restanques. Il reste quelques terres encore cultivées en maraîchage et en pépinière, des oliveraies et des jardins potagers particuliers ou familiaux. La surface agricole utile est de 37ha pour 8 exploitants en activité.
Dès 1997 la Commune a œuvré pour la préservation du Val de Cagne et la reconquête de la zone agricole par tous les moyens à sa disposition :
Aujourd’hui, en cohérence avec le Schéma directeur de la Cagne 2020-2040, la Commune mobilise un outil juridique supplémentaire pour fortifier le poids de l’action municipale : la mise en place d’un Périmètre de Protection des Espaces Agricoles et Naturels Périurbains (PPEANP) pour « le Val de Cagne agricole » !
Ce périmètre affichera de manière pérenne la vocation agricole du Val de Cagne, contraindra les spéculations et créera un droit de préemption spécifique pour simplifier les acquisitions publiques en vue de mettre en œuvre un programme d’action de protection et de valorisation du site.
Défini avec les acteurs et partenaires, ce programme prévoira les aménagements et les orientations de gestion destinées à favoriser l’exploitation agricole et les circuits courts, la gestion forestière, la protection la biodiversité, la restauration des milieux naturels et la valorisation des paysages.
Cette démarche est réalisée en partenariat avec le Département et le soutien de la Métropole dont les politiques agricoles et alimentaires concordent avec celles de la Commune.
L’objectif est la sécurité et le bien-être des Cagnois : atténuation des risques naturels (inondation, incendie de forêt, sécheresse, canicule…), participation à la sécurité alimentaire, amélioration du cadre de vie.
A l’initiative de la commune de Cagnes-sur-Mer qui a approuvé lors du Conseil municipal du 10 décembre 2021, le principe de création d’un PPEANP, le Conseil départemental a décidé de lancer la procédure du premier PPEANP des Alpes-Maritimes.
En 2022 un bureau d’étude spécialisé a été désigné sur appel d’offre et a entamé la phase diagnostic du périmètre d’étude sur 325ha.
En 2023, avec les services communaux et départementaux, des ateliers de recueil de données ont été réalisés avec les acteurs du territoire. Le 9 novembre le diagnostic du Val de Cagne a été présenté en réunion publique.
Début 2024, le projet de création de périmètre sera soumis à enquête publique puis une fois entériné, débutera la phase d’élaboration du programme d’action avec les acteurs et partenaires.